Une approche suisse de l’Intelligence Economique

La Suisse est un pays dynamique beaucoup trop méconnu en France. Depuis de nombreuses années, à la suite de la parution du rapport Martre, des représentants de l’Ecole de de Guerre Economique dialoguent de manière intermittente avec des interlocuteurs suisses de tout milieu (institutions, entreprises, consultants). Ces échanges ont permis de cerner les qualités méthodologiques du monde de l’entreprise de ce pays. Si des firmes multinationales comme Nestlé sont connues pour avoir développé une culture du renseignement et du lobbying, il existe une certaine méconnaissance de la manière dont les cantons suisses et leur tissu industriel spécifique adaptent leur management de l’information aux contraintes de la compétition actuelle.  Or l’organisation des réseaux d’échange d’information et de partage d’expérience est une des qualités premières des PME suisses.

Si le secteur éducatif n’a pas créé pour l’instant beaucoup d’enseignements en intelligence économique, il existe quelques entités qui font un excellent de travail de documentation sur les pratiques mises en oeuvre par les acteurs économiques. Il existe aussi des études d’analyse comparée comme celle qui figure dans le PDF ci-dessous. Elle nous donne un aperçu très intéressant de ce type de mode d’approche culturel ainsi que de la manière d’étudier les expériences  étrangères. Hélène Madinier qui intervient sur ces questions à la Haute Ecole de Gestion de Genève a dirigé ce mémoire de Patricia Murca Morgado.

Par Christian Harbulot.

Source : Infoguerre

L’intelligence économique : un atout majeur de compétitivité – 5.09.2017 Genève

L’intelligence économique : un atout majeur de compétitivité

Connaître les évolutions et les tendances de ses marchés, détecter les menaces et opportunités qui leur sont liées, analyser les forces et faiblesses de sa concurrence, repérer les nouveaux entrants… C’est la maîtrise de ces informations qui permet au chef d’entreprise de posséder une vision complète et dynamique de l’écosystème dans lequel il évolue pour développer l’agilité et la capacité de réaction de son organisation.

L’un des buts de l’intelligence économique est d’accompagner les entreprises dans la connaissance de leur marché et leur développement d’affaires en leur apportant informations et analyses stratégiques. Pour éclairer cette thématique, FOROM et l’OPI accueillent le 5 septembre des experts du domaine pour un événement qui s’annonce riche en échanges.

Conférences et table ronde

Conférence
Christian Harbulot,
Directeur de l’Ecole de Guerre Economique
Jonas Rey,
Associé Senior, cabinet Dilligence
Pierre Maudet,

Conseiller d’Etat chargé du département de la sécurité et de l’économie (DSE)

 
Table ronde
Ivan Meissner,
Directeur Général, Qualimatest SA
 
Jérôme Chanton,
CEO, Kugler Bimetal SA
Hélène Madinier,
Membre du comité romand de Swissintell, professeure à la HEG-Genève, responsable du DAS en intelligence économique et veille stratégique

Intelligence économique : terminologie et maturité de la discipline : approche comparée. Etude HEG – Genève, Murça Morgado, Patricia

http://doc.rero.ch/record/278101

Ce travail de bachelor a pour but de comparer la maturité de l’Intelligence économique dans plusieurs pays à savoir : les Etats-Unis, le Canada, l’Angleterre, la France et la Suisse. Ceci afin de pouvoir démontrer s’il existe une pratique helvétique en Intelligence économique, par rapport aux pratiques étrangères. Pour cela il a été nécessaire de comprendre le vocabulaire utilisé dans chacun de ces pays ainsi que les termes utilisés : Intelligence économique, Competitive Intelligence, Business Intelligence, Market Intelligence et de les placer dans des contextes géographiques et culturels. Il a également été nécessaire de déterminer leur champ d’application. Il s’agissait ici, de définir si leur orientation était plutôt militaire, marketing ou concurrentielle par exemple et de déterminer auxquels des trois piliers de l’IE (veille, protection, influence) ces définitions appartiennent. Un état de l’art sur les formations en IE dans ces pays ainsi que sur le nombre de thèses publiées sur le sujet ont permis de déterminer la maturité de cette discipline dans le monde académique. Les résultats ont démontré que les Etats-Unis et la France sont les plus avancés en termes de formations. La Suisse quant à elle, a publié autant de mémoires que le Royaume-Uni et le Canada. Il a également été fait un état de l’art sur le nombre d’associations professionnelles ainsi que sur les manifestations régulières en Intelligence économique. Cela nous a permis de voir dans quel pays la profession est la plus active. Nous avons pu observer une grande activité professionnelle au Canada et en France, en comparaison aux Etats-Unis qui ne possèdent que très peu d’évènements et d’associations spécialisées en IE. Tous ces résultats mis en parallèle nous ont donné un aperçu général des pratiques de l’IE à travers le monde, et ainsi permis de situer la pratique suisse. Il s’est avéré que contrairement à la France, l’Etat n’est pas impliqué dans le développement dans cette discipline. L’Intelligence économique en Suisse a besoin des professionnels et du monde académique pour se développer. Comme en 2003, lors du lancement de la première formation en IE, initiative de J. Deschamps. Ces résultats ont également démontré que nous ne sommes finalement pas aussi en retard comparé aux autres pays.