Bilan du Service de Renseignement de la Confédération par Jean-Philippe Gaudin

Mr. Jean-Philippe Gaudin sera présent lors du prochain événement Swissintell. N’hésitez plus, les places sont limitées !

Nommé au poste de directeur du Service de renseignement de la Confédération (SRC) il y a dix-huit mois par le conseiller fédéral Guy Parmelin, Jean-Philippe Gaudin veut imposer son rythme. Le militaire de carrière sait se montrer ferme face aux Etats qui nous espionnent, à commencer par la Russie. Mais il veut aussi renforcer ses moyens de recherche sur l’extrémisme violent en Suisse. Il appuie pour cela une révision de la loi sur le renseignement (LRens) afin de mettre sur pied d’égalité menaces extérieures et menaces intérieures. Il s’en explique pour la première fois lors d’un entretien qui s’est tenu dans son bureau.

Source : Le Temps

Interrogé sur les principaux défis du SRC, Jean-Philippe Gaudin cite le terrorisme islamiste radical. «Il peut nous frapper n’importe quand. Il n’a pas disparu avec le califat, bien au contraire». La menace reste, selon lui, identique depuis 2015, c’est-à-dire élevée. Mais depuis les attentats de Paris, les services de renseignements dans le monde entier échangent désormais beaucoup plus leurs informations. Tous en Europe ont d’ailleurs massivement augmenté leurs effectifs. En Suisse aussi puisque le SRC, qui compte actuellement 314 plein temps, a obtenu 100 postes de plus.

Les opérations d’influence constituent également un défi important à l’heure de l’espionnage 2.0. Le système électoral fédéraliste est préservé, selon le chef du SRC. En revanche, il voit une menace pour les initiatives et les référendums. Il évoque en particulier l’achat des nouveaux avions de combat. «Dans ce cas précis, nous allons observer s’il n’y a pas d’intention belliqueuse d’un État tiers. Nous mettrons des moyens pour aider la Chancellerie fédérale afin que le référendum se passe dans les règles de l’art», déclare-t-il. De manière générale, les priorités actuelles du SRC en matière d’espionnage sont la Russie et la Chine.

Source : 24 Heures

Mr. Jean-Philippe Gaudin sera présent lors du prochain événement Swissintell. N’hésitez plus, les places sont limitées !

Le renseignement suisse passe à l’offensive

«Nous devons désormais être clair avec les Russes: nous avons les capacités de voir ce qu’ils font et nous les utiliserons pour contrer leurs opérations», a-t-il prévenu. Sans cette loi, le SRC n’aurait par exemple pas pu collaborer aussi efficacement pour déjouer la tentative russe de piratage du laboratoire de Spiez en mars dernier. A l’orée des prochaines élections fédérales de 2019, il a par ailleurs révélé surveiller les agissements de Moscou quant à de potentielles tentatives d’influence politique en Suisse.

Face à la recrudescence des menaces et aux «lourdeurs bureaucratiques» exigées par la LRens, des «mesures urgentes» ont d’ores et déjà été prises pour que, dès avril 2019, le Centre fédéral de situation (CFS) soit opérationnel 24h/24. «Deux personnes ont été embauchées et 26 postes supplémentaires seront prochainement mis au concours dans le domaine cyber/contre-espionnage», a souligné le patron du renseignement. Et ce n’est pas tout, puisqu’un nouveau rapport sera remis au Conseil fédéral en fin d’année pour présenter les «besoins du service»: «Nous n’avons pas assez de personnel opérationnel et nous sommes sous pression, notamment de la part des cantons, a souligné Jean-Philippe Gaudin, sous le regard bienveillant du conseiller fédéral en charge de la Défense, Guy Parmelin, dont il est notoirement proche.

Source : Le Temps

Sécurité en Suisse – Rapport de situation du SRC 2018

Depuis le 1er septembre 2017, le Service de renseignement de la Confédération (SRC) dispose avec la loi sur le renseignement de nouveaux outils lui permettant d’identifier et de prévenir les menaces pesant sur la sécurité intérieure et extérieure de la Suisse. Instrument décisif pour l’orientation de la politique de sécurité, le rapport de situation annuel du SRC décrit pour la première fois les mesures de recherches soumises à autorisation qui ont été mises en œuvre en 2017, dans un environnement stratégique où la menace terroriste demeure élevée et où les cyberrisques et les activités d’espionnage ne cessent de croître.

Les défis auxquels les organes en charge de la politique de sécurité sont confrontés se complexifient, une tendance qui se caractérise par la hausse du nombre d’acteurs déterminants dans ce domaine, la fragmentation du contexte de la politique de sécurité et par le fait que l’environnement stratégique de la Suisse est marqué par les pressions exceptionnellement élevées que font peser sur l’Europe diverses situations de crise. Dans l’édition 2018 de son rapport de situation, le SRC a choisi de mettre l’accent sur la Russie, dont les relations avec l’Occident transatlantique ne cessent de se dégrader, une évolution qui n’est pas sans préoccuper la politique de sécurité suisse. Dans un tel contexte, les opérations d’information revêtent également une importance accrue. La lutte contre le service de renseignement prohibé est toujours d’actualité, qu’il s’appuie sur des moyens traditionnels ou prenne la forme d’actes de cyberespionnage, avec une pression exercée sur les informations dignes de protection qui ne faiblit pas. L’espionnage demeure un instrument utilisé par certains Etats afin d’acquérir des informations. Il est aussi pratiqué en Suisse – pas seulement contre la Suisse mais aussi contre des organisations internationales ou des organisations non gouvernementales (ONG) ayant leur siège dans notre pays. Les activités de sabotage dans le cyberespace suscitent de plus en plus une attention globale. Les Etats qui disposent de cybercapacités offensives propres poursuivent leur développement de manière intensive.

L’évaluation de la menace terroriste demeure élevée dans notre pays, à la lumière des attentats dont l’Europe a été le théâtre ces derniers mois. Les modi operandi de ces actes confirment les prévisions du SRC: ils sont le plus souvent le fait d’individus isolés ou de petits groupes, qui se sont radicalisés sans forcément opérer un voyage en zone de conflits.

Source : Bund