Le bitcoin aurait-il de la valeur, finalement? Absolument pas, affirment les nombreux banquiers qui déconseillent d’en acheter. Cette cryptomonnaie n’a rien de réel à quoi se rattacher. Elle ne représente pas une certaine quantité d’or, elle ne fluctue pas selon la compétitivité de l’économie d’un pays comme une monnaie classique et elle ne distribue pas de dividende comme une action. Bref, on ne sait pas comment lui attribuer une valeur intrinsèque. Le marché non plus, puisqu’en un an le bitcoin a successivement valu 2500 dollars, puis 19 000, et il en vaut 6500 actuellement. Le signe d’une confiance pour le moins fluctuante.
Des spécialistes s’évertuent cependant à lui attribuer une valeur. Le bitcoin est utile, assurent-ils, car il permet d’effectuer des transactions et il pourrait devenir un instrument de stockage de valeur, comme l’or. Sous ces conditions, le bitcoin pourrait valoir 65 000 dollars dans dix ans. Ou pas loin de zéro si le grand public n’adopte pas les cryptomonnaies, finalement.
La technologie derrière le bitcoin, la blockchain, est déjà vieillissante. De nouvelles «chaînes de blocs» sont en train d’être inventées, notamment en Suisse. Plus rapides, plus fiables et moins chères. Elles constitueront la colonne vertébrale de ce futur optimisé – voire idéalisé – que la technologie est censée nous réserver.
Nous nous trouvons à un moment historique semblable à celui des débuts d’internet. On ressent le même type d’effervescence que dans les années 1990. Des nombreux projets plus ou moins visionnaires qui ont émergé à l’époque, peu font toujours partie de notre vie quotidienne. Mais celle-ci a incontestablement évolué. Quel regard portera-t-on sur le bitcoin dans vingt ans? Peut-être le même que celui que nous avons sur les premiers téléphones mobiles. Un vénérable Nokia 3210, par exemple, ne permettait pas de faire grand-chose, mais on lui voue une certaine affection. Car il a été un précurseur, un premier pas, comme le bitcoin aura peut-être été le défricheur d’un nouveau monde. Elle est peut-être là, sa vraie valeur.
Source : Le Temps