Afin de garantir un échange d’informations sans risque de fuites entre les journalistes d’investigation, un Laboratoire de l’EPFL a mis au point un moteur de recherche décentralisé et une messagerie sécurisée permettant de préserver leur anonymat. Un article scientifique à ce sujet sera présenté durant la conférence Usenix Security Symposium qui se tiendra en ligne du 12 au 14 août.
L’anonymat constitue le point central du dispositif. Tant la recherche que l’échange d’informations peuvent se faire sans divulguer son identité ou le contenu des requêtes, ni aux collègues, ni à l’organisation. Cette dernière est garante du bon fonctionnement du système mais n’a pas connaissance des échanges. Elle émet des jetons virtuels que les journalistes apposent à leurs messages et à leurs documents afin de garantir aux autres leur appartenance au Consortium. Un système de gestion centralisé serait une cible trop évidente pour les hackers. L’organisation ne possédant pas de serveurs décentralisés dans diverses juridictions, les documents restent donc sur les serveurs ou ordinateurs des membres. Les utilisateurs enregistrent dans le système seulement quelques informations permettant aux autres de faire le lien avec leur enquête.
L’utilisateur qui cherche une information tape quelques mots clefs dans le moteur de recherche. Si sa requête aboutit, il peut contacter ses collègues – dont il ne connaît toujours pas l’identité- possédant des documents potentiellement intéressants via un système de « bulletin » qui lui permet de diffuser son message à tous. Les recherches sont envoyées cryptées à tous les utilisateurs. Si des informations concordent, le demandeur reçoit une alerte et décide s’il souhaite entrer en communication et éventuellement échanger des informations. « Étant donné les différents fuseaux horaires et le fait que certains membres n’ont accès à internet que quelques heures par jour, il était important que la recherche et les réponses puissent se faire de manière non synchronisée », souligne Carmela Troncoso, directrice du SPRING. Un autre système de messagerie également sécurisé et anonyme permet ensuite des échanges bilatéraux.
Article complet et source : EPFL