Les futures règles de l’Union européenne (UE) sont censées mieux encadrer les activités d’entreprises comme Facebook, qui brassent des millions de données chaque jour. Les utilisateurs, eux, seront mieux protégés.
Mais en Suisse, la modernisation de la législation en la matière prendra encore plusieurs années. Les utilisateurs suisses devront donc encore patienter et plusieurs spécialistes de la protection des données protestent contre ce retard.
Le Parlement a opté en janvier pour un examen en deux temps: d’abord la protection des données sous l’angle policier et sécuritaire et ensuite seulement le contrôle des plateformes et la protection des utilisateurs, au mieux l’an prochain.
Source : RTS Info
L’économie suisse en danger
La stratégie décidée par la Suisse est «dangereuse», le risque de se reposer sur des institutions étrangères s’apparente à un «naufrage» qui pourrait s’avérer «cataclysmique». Cette semaine, des sommités du monde académique, des avocats, des responsables de l’économie et des préposés à la protection des données sonnent l’alarme: si la loi actuelle sur les données n’est pas révisée rapidement, les conséquences pour la Suisse pourraient s’avérer désastreuses.
Dans leur lettre, la vingtaine de personnalités estiment qu’une «mise à jour de la loi suisse est indispensable et urgente». «En conservant une loi qui a plus de vingt-cinq ans, la Suisse risque de perdre son statut de pays équivalent, ce qui rendrait le transfert de données de l’UE vers la Suisse plus compliqué. Les sous-traitants et fournisseurs de services suisses seraient particulièrement désavantagés», affirment les signataires. Parmi eux se trouvent Edouard Bugnion, professeur à l’EPFL et vice-président pour les systèmes d’information, Sébastien Kulling, responsable de Digitalswitzerland pour la Suisse romande, ou encore Sophie Michaud Gigon, secrétaire générale de la FRC.
Selon eux, «le RGPD ne doit pas être un standard qui se substitue au cadre juridique suisse. On voit pourtant déjà des entreprises suisses affirmer leur conformité au droit européen, en l’absence de référentiel valable en Suisse.» «La commission du National a pris une décision absurde en janvier, c’est une hérésie de perdre autant de temps», affirme Jean-Henry Morin, professeur de systèmes d’information à l’Université de Genève, initiateur de cette lettre avec l’avocat Sylvain Métille.
Source : Le Temps