Concernés au premier plan par le référendum sur la surveillance des assurés contre la fraude, les détectives privés réagissent avec colère à l’image négative que donne d’eux la campagne référendaire menée par une partie de la gauche. Ils rejettent l’idée qu’on leur accorderait des pouvoirs plus étendus qu’aux policiers, tout en se défendant de s’introduire dans la vie privée des gens.
Le détective est mandaté pour suivre la personne assurée, généralement pendant quelques jours. Il constate que tous les matins à 6 heures, Monsieur X prend sa voiture et se rend près d’un chantier. Depuis la rue, il le voit soulever des madriers. Le soir, la cible fait de la musculation sur son balcon, clairement visible depuis la terrasse d’en face. Le détective photographie et filme tout en consignant les informations. «Dans nos rapports, nous n’incluons que des faits, sans formuler de jugements. Notre but n’est pas de chercher des preuves à tout prix pour faire plaisir à notre client», déclare Christian Sideris, de l’agence genevoise Seeclop. D’après Léonard Bruchez, les assureurs n’ont pas attendu la loi pour instaurer des réglementations strictes: ses clients lui interdisent tout enregistrement visuel et sonore à l’intérieur de la sphère privée.
Au-delà des réglementations formelles, l’éthique demeure une boussole à laquelle il s’agirait de se fier. «Il est impensable de filmer quelqu’un à travers une fenêtre, quand bien même ce serait légal», affirme Thomas Carrecabe.
Source : Le Temps