Conférence sur l’Intelligence Economique du 30 octobre 2018 à la HEG

La veille et l’intelligence économique sont devenues stratégiques pour la prise de décision dans les PME, particulièrement pour l’industrie

Le but de l’intelligence économique est d’analyser les bonnes informations et les exploiter, pour permettre aux directeurs et patrons de PME de positionner leurs entreprises de la meilleure manière et d’éviter de dépenses inutiles. Dans un monde inondé par la désinformation, ces données précieuses peuvent aider à anticiper les changements réglementaires et politiques, mais aussi à suivre les bonnes pratiques dans un environnement compétitif et en perpétuelle évolution. Véritable enjeu pour les entreprises, l’intelligence économique était au centre de la conférence organisée hier par FOROM qui s’est tenue dans les locaux de la Haute Ecole de gestion de Genève (HEG).

« La veille et l’intelligence économique sont devenues stratégiques pour la prise de décision dans les entreprises, particulièrement pour l’industrie, commente Frédéric Dreyer, directeur de l’Office de Promotion des Industries et des Technologies (OPI). L’intelligence économique signifie de comprendre l’impact des évolutions technologiques, suivre de près les tendances du secteur propre à son industrie et mieux connaître ses concurrents et clients. »

Event Intelligence Economique

La plateforme  de veille WebSO+

Pourtant, l’intelligence économique peine à trouver sa place au sein des PME. En effet, une information difficile d’accès, de bonne qualité et légale nécessite généralement de l’expertise, du temps et des ressources que les PME n’ont pas toujours.

« Celles-ci doivent encore se former à l’intelligence économique et pouvoir utiliser des outils de veille stratégique adaptés et pas trop chers », confie Hélène Madinier. Professeure et responsable du DAS (Diploma of Advanced Studies) en intelligence économique et veille stratégique de la HEG de Genève, elle est aussi membre du comité romand de Swissintell. Cette association suisse en intelligence économique et veille stratégique milite pour promouvoir la profession et faire prendre conscience de l’importance de la professionnalisation de celle-ci, et donc de la nécessité de s’y former.

Hélène Madinier - Intelligence Economique

Dans cette optique, Hélène Madinier a coordonné un projet de développement d’une plateforme de veille, avec la collaboration de la haute école de Neuchâtel et de l’Université de Franche-Comté. Appelée WebSO+, cette plateforme de veille est destinée aux PME ou petites entités. Elle a pour objectif de mettre à disposition des entreprises un outil d’intelligence économique performant qui offre une veille (technologique, de marchés, concurrentielle, réglementaire, e-réputation) visant à renforcer la capacité des organisations à agir dans un contexte complexe.« Les entreprises n’ont pas forcément conscience d’avoir besoin de veille stratégique, constate-t-elle. Cela reste loin de leurs préoccupations. Pourtant, l’information est un domaine qui se gère, tout comme la comptabilité, par exemple. »

Swissintell - Intelligence Economique

Baume, un exemple de l’IE

En mai dernier, le groupe Richemont lançait une marque d’entrée de gamme, Baume, pour répondre à de nouvelles tendances de consommation. Avec cette nouvelle enseigne,  liée évidement à Baume & Mercier, le groupe de luxe a surpris. Baume se présente en effet comme une marque n’ayant recours qu’à des matériaux recyclés et des composants non animaux (un bracelet en PET plutôt qu’en cuir, par exemple). Sa présence exclusive sur internet et son segment de prix (500-1000 francs) montre qu’elle vise une clientèle jeune – les fameux millennials.

« Baume est née pour répondre à trois tendances fortes de consommation identifiées par le groupe, confie Marie Chassot, directrice de Baume. D’abord, des produits personnalisables (une petite dizaine de clics suffit pour concevoir sa montre sur le site de Baume). Ensuite, une consommation responsable, à laquelle la marque répond en mettant l’accent sur ses produits «respectueux de l’environnement et créés à partir de matériaux durables, recyclés et valorisés ». Enfin, le besoin d’un « outil numérique confortable», permettant un achat en ligne rapide. » Personnalisation, consommation responsable et présence en ligne. Avec Baume, Richemont a fait d’une pierre trois coups.

Source : AGEFI – OPI

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