Le secteur bancaire entre en plein dans la quatrième révolution industrielle

«L’industrie bancaire est déjà structurellement et économiquement en faillite. La seule solution est une automatisation massive. Elle permet de diminuer la base de coûts, de prendre de meilleures décisions de crédit et de cibler de meilleurs clients.» Ces paroles ont été prononcées par l’ancien patron de la banque anglaise Barclays, Antony Jenkins, lors d’une récente conférence sur la disruption numérique des banques. Maintenant à la tête d’une société de technologie financière (fintech), 10x Future Technologies, Antony Jenkins estime que les coûts, et non l’innovation, représentent la bataille décisive pour le secteur bancaire.

Des économies, l’intelligence artificielle pourrait en permettre jusqu’à 100 milliards de dollars pour les dix plus grandes banques du monde, tout en augmentant leurs revenus d’environ 50 milliards, selon Boston Consulting Group (BCG), dont une division fabrique des algorithmes pour ses clients.

Dans les investissements aussi, le big data est de plus en plus utilisé. «Environ 90% des données mondiales ont été produites au cours des deux dernières années, mais seulement 2% sont analysées actuellement afin d’aider la prise de décision, le potentiel est donc immense», observe Pascal Mischler, qui dirige Goldman Sachs Asset Management en Suisse.

Autre exemple, «un algorithme peut repérer dans un article de journal ou dans une recommandation d’analyste un changement de ton, qui devient par exemple plus pessimiste, par rapport à tous les articles écrits précédemment sur un thème ou par la même personne et donner un signal d’achat ou de vente sur un portefeuille», poursuit Pascal Mischler. La gestion quantitative, qui s’appuie sur des algorithmes, représente 40 milliards de dollars d’actifs chez Goldman Sachs, qui gère un total de 1300 milliards de dollars.

Source : Le Temps

Le banquier augmenté

Pour la banque privée, l’intelligence artificielle et l’analyse de données offrent certainement le plus de perspectives. Bien que nous ne soyons pas acteurs, nous suivons également de près les évolutions de technologies comme la blockchain. Notre réflexion repose sur les mêmes principes que par le passé: comment faire en sorte qu’un banquier soit le plus proche possible de son client? La technologie peut faire émerger ce que nous appelons le «banquier augmenté».

La technologie peut apporter un soutien à l’humain, par exemple en identifiant les informations pertinentes parmi la masse de données, qui a explosé ces dernières années. Elle peut aussi lui permettre de naviguer dans un contexte de plus en plus complexe, sous l’effet des nouvelles réglementations ou des règles fiscales en particulier. Elle peut enfin aider à répondre aux attentes des clients des nouvelles générations, qui désirent une expérience personnalisée avec des contenus dynamiques.

Source : Le Temps

Quelle est la valeur du bitcoin ?

Le bitcoin aurait-il de la valeur, finalement? Absolument pas, affirment les nombreux banquiers qui déconseillent d’en acheter. Cette cryptomonnaie n’a rien de réel à quoi se rattacher. Elle ne représente pas une certaine quantité d’or, elle ne fluctue pas selon la compétitivité de l’économie d’un pays comme une monnaie classique et elle ne distribue pas de dividende comme une action. Bref, on ne sait pas comment lui attribuer une valeur intrinsèque. Le marché non plus, puisqu’en un an le bitcoin a successivement valu 2500 dollars, puis 19 000, et il en vaut 6500 actuellement. Le signe d’une confiance pour le moins fluctuante.

Des spécialistes s’évertuent cependant à lui attribuer une valeur. Le bitcoin est utile, assurent-ils, car il permet d’effectuer des transactions et il pourrait devenir un instrument de stockage de valeur, comme l’or. Sous ces conditions, le bitcoin pourrait valoir 65 000 dollars dans dix ans. Ou pas loin de zéro si le grand public n’adopte pas les cryptomonnaies, finalement.

La technologie derrière le bitcoin, la blockchain, est déjà vieillissante. De nouvelles «chaînes de blocs» sont en train d’être inventées, notamment en Suisse. Plus rapides, plus fiables et moins chères. Elles constitueront la colonne vertébrale de ce futur optimisé – voire idéalisé – que la technologie est censée nous réserver.

Nous nous trouvons à un moment historique semblable à celui des débuts d’internet. On ressent le même type d’effervescence que dans les années 1990. Des nombreux projets plus ou moins visionnaires qui ont émergé à l’époque, peu font toujours partie de notre vie quotidienne. Mais celle-ci a incontestablement évolué. Quel regard portera-t-on sur le bitcoin dans vingt ans? Peut-être le même que celui que nous avons sur les premiers téléphones mobiles. Un vénérable Nokia 3210, par exemple, ne permettait pas de faire grand-chose, mais on lui voue une certaine affection. Car il a été un précurseur, un premier pas, comme le bitcoin aura peut-être été le défricheur d’un nouveau monde. Elle est peut-être là, sa vraie valeur.

Source : Le Temps

Comment se financer via la blockchain sans ICO ?

Utiliser les nouvelles technologies pour lever des fonds sans faire d’ICO: une association romande explique comment faire et veut créer des standards.

Depuis que le bitcoin est devenu grand public, on entend que cette cryptomonnaie inspire de la méfiance, mais que la technologie qui le soutient offre d’immenses promesses. La même croyance se décline aujourd’hui au sujet des ICO, ces levées de fonds en cryptomonnaies qui connaissent un taux élevé d’échecs ou de fraude. C’est sur ce postulat qu’une association est lancée en Suisse romande, avec l’objectif d’expliquer comment une entreprise peut utiliser la technologie de la blockchain pour émettre des actions ou des obligations.

«Nous souhaitons instaurer de bonnes pratiques pour les entreprises petites ou grandes qui recherchent des fonds, en leur indiquant comment elles peuvent utiliser des jetons numériques pour émettre des titres. Cela profitera aussi aux investisseurs, qui pourront mieux comprendre les mécanismes de ces nouvelles levées de fonds», résume le président de la Capital Markets and Technology Association (CMTA), Jacques Iffland, par ailleurs avocat associé de Lenz & Staehelin.

L’étude d’avocats est l’une des trois entités fondatrices de la CMTA, aux côtés de la banque en ligne Swissquote et du spécialiste des logiciels bancaires Temenos, avec le soutien de l’Ecole polytechnique de Lausanne.

Les titres émis par ces nouveaux financements seront des valeurs mobilières classiques, alors que les jetons émis lors d’ICO offrent des droits (de bénéficier des futurs produits de l’entreprise financée par exemple). Le principal atout qu’offre la blockchain tient en un mot: la désintermédiation. Des entreprises pourront elles-mêmes émettre et attribuer des valeurs mobilières, sans l’aide de banques, et donc à un coût moindre.

Source : Le Temps