La numérisation de tous les domaines de la vie courante a pu s’accomplir grâce à l’avènement du smartphone – et le paiement des biens et des services n’y fait pas exception. Apple Pay, Samsung Pay et Twint, autant de noms que l’on connaît désormais en Suisse. Et pourtant, ces applications ne sont que rarement utilisées, même si les chiffres révèlent des volumes de téléchargement élevés.
Les raisons expliquant la réserve des consommateurs sont nombreuses. D’une part, la fonctionnalité du paiement mobile n’en est qu’à ses balbutiements. Aucun des systèmes n’a encore réussi à pleinement convaincre les mobinautes. Apple Pay et Samsung Pay ne fonctionnent en effet qu’avec certaines cartes de crédit. Et Twint, qui a été conçu pour le paiement à la caisse, fait face à une concurrence sérieuse, laquelle trouve son expression dans la fonction sans contact des cartes de débit et de crédit. Près de la moitié des consommateurs effectuent déjà des achats par carte dont le paiement ne nécessite pas la saisie du code PIN.
A cela viennent s’ajouter des barrières psychologiques. En effet, dès lors qu’il est question d’argent, les Suisses font preuve d’une certaine circonspection. Tout particulièrement quand il y va de la sphère privée et de la sécurité des données. C’est l’une des raisons qui font que le paiement en espèces continue à jouir d’une vaste popularité en Suisse.
Il est difficile de savoir si l’utilisation de l’argent mobile finira par se généraliser. Cela supposera alors que les avantages qu’il procure surpassent ceux d’autres moyens de paiement tels que les espèces ou les cartes de paiement. Mais de toute évidence, cette évolution prendra encore du temps. Les Suisses sont tout de même près de 40% à penser que le paiement via smartphone supplantera un jour les cartes de crédit et de débit. Il y a donc tout lieu de croire qu’une certaine disposition à payer plus souvent à l’avenir avec son smartphone existe bel et bien.
Source : Le Temps