Chaque jour, vous et moi produisons des données numériques d’une manière exponentielle. Énormément de données ! Elles proviennent d’Internet, des smartphones, des objets connectés, des réseaux sociaux et bien plus encore. Ces données sont si importantes que de nombreux experts les définissent comme le pétrole du XXIème siècle. Pour vous donner un ordre de grandeur de cette masse de donnée considérable, voici ce qui se passait sur pour l’année 2017 : 156 millions d’emails envoyés, 452’000 tweets, 3.5 millions de recherches Google, 900’000 connexions à Facebook, 46’200 images sur Instagram… bienvenue dans le monde du Big Data.

Concrètement, c’est quoi le Big Data ?
Le Big Data, ce sont des données très volumineuses et hétérogènes (non structurées) : texte, images, sons ou vidéos, provenant d’une multitude de sources. On définit souvent le Big Data avec la règle des 4V :
- Volume: la masse énorme de données produites
- Variété: la diversité des données
- Vélocité: la rapidité à laquelle les données sont générées
- Véracité: l’authenticité des données
Certains rajoutent un 5ème V qui serait la Valeur que nous pouvons tirer de ces données, informationnelle ou monétaire.
Et avec tout ça, on fait quoi ?
Le but de ces données, c’est de pouvoir les capter, les stocker et les traiter pour en tirer des conclusions, des analyses ou des prédictions. Par exemple, en 2009, Google a mis au point Google Flu, un algorithme pour prévoir la diffusion de la grippe grâce aux mots-clés saisis dans son moteur de recherche.
En Suisse, Swisscom mène des analyses sur la mobilité en se basant sur les données issues du réseau des téléphones mobiles afin de déterminer les passages critiques ainsi que l’utilisation du réseau routier.
Aux USA, certaines villes prévoient la criminalité en fonction d’une multitude de données afin d’allouer les ressources policières aux bons endroits.
Vers des campagnes politiques 2.0
On utilise aussi le Big Data en politique pour connaître les préoccupations des citoyens et cibler les campagnes. Barack Obama était le précurseur de ces méthodes, en 2008, il a utilisé le Big Data pour cibler ses campagnes de demandes de dons et analyser les demandes des électeurs indécis. Plus récemment, la campagne du Brexit ainsi que Donald Trump ont fait appel à des spécialistes du Big Data pour améliorer leurs campagnes. Emmanuel Macron a également eu recours aux techniques du Big Data lors de l’élection présidentielle française.
Vos données valent de l’or !
Le Big Data analytics est également utilisé dans le marketing dans le même but qu’en politique. Il s’agit de mieux profiler le consommateur pour cibler les promotions ou les placements de produits dans les magasins. Il s’agit également d’améliorer les produits et de faciliter l’acte d’achat grâce au neuromarketing. Le Big Data permet également d’optimiser la logistique et la gestion de stock à flux tendu. Migros et Coop – pour ne citer que les plus connus – encouragent leurs consommateurs à utiliser une carte qui collecte leurs données sur leurs achats, afin de procéder à ce genre d’analyse.
Les assurances s’intéressent également au Big Data. Vous avez certainement entendu parler des baisses de primes en échange de données. Les assurances maladies proposent des bracelets connectés qui transmettent vos données médicales et physiques. D’autres assureurs proposent des logiciels pour les voitures qui enregistrent et analyse votre manière de conduire afin de vous récompenser si vous êtes un bon conducteur. Il s’agit ici de faire de la discrimination des prix afin de pouvoir personnaliser la mutualisation des risques.
Quel futur pour le Big Data ?
Les nouvelles applications du Big Data sont nombreuses mais la plus prometteuse et le lien fait avec le Deep Learning et l’Intelligence Artificielle (IA). Pour faire simple, des algorithmes capables d’apprendre et de « réfléchir » avec la masse de données à disposition. Le plus connu est le programme Watson d’IBM qui s’applique par exemple dans la santé ou le juridique en tant que conseiller, capable d’analyser des millions de situations et de proposer un diagnostic.
On parle également de 4ème révolution industrielle lorsque l’on applique les principes du Big Data couplés aux objets connectés et à l’intelligence artificielle pour améliorer les chaînes de productions dans des usines « intelligentes ».
Mais en quoi le Big Data peut-il être dangereux pour moi ?
Le problème majeur du Big Data est l’utilisation de données personnelles. Malgré tous les bons usages possibles, il y a un revers de la médaille : la protection de la vie privée. L’adage populaire « si c’est gratuit, c’est vous le produit » se vérifie donc. En effet, vos données valent de l’or pour les entreprises et certaines ne se gênent pas de les utiliser à votre insu.
Mais du coup, on peut faire quoi ?
Lisez-bien les conditions d’utilisation et prenez du temps à régler vos paramètres de confidentialité pour améliorer l’utilisation qui est faite de vos données. Reprenez le contrôle de vos données, sachez que le cloud n’est pas un nuage mais simplement l’ordinateur de quelqu’un d’autre ! Privilégiez les solutions nationales afin que vos données soient stockées en Suisse et non pas dans un serveur inconnu aux USA.
Ceux qui possèdent les données ont le pouvoir, c’est pourquoi il faut que la Suisse prenne en main sa souveraineté numérique et propose des solutions informatiques basées en Suisse et se détache des GAFA (Google – Apple – Facebook – Amazon).