Une société suisse veut émettre des billets de bitcoins

Le bitcoin reste un objet de débat, même sur sa définition. Ce n’est qu’un actif virtuel pour les autorités, une monnaie numérique pour ses partisans. Pendant que s’affrontent les partisans et les adversaires, une start-up zougoise tente de réconcilier les deux mondes.

Tangem, dont le siège se trouve dans la crypto-valley mais également présente à Singapour, a lancé le projet qui vise à émettre des billets de bitcoins, selon un communiqué. «Le cercle se referme», constate le site financier Finews.ch. Ce dernier ajoute que, parmi les fondateurs de la start-up, on trouve l’ancien chef de la filiale d’UBS à Moscou, Anselm Schmucki, deux experts informatiques, Andrey Kurennykh et Andrew Pantyukhin et le bureau d’avocats zougois MME, spécialisé dans les cryptomonnaies.

La société cherche à améliorer «la simplicité et la sécurité dans l’acquisition, la détention et la circulation des cryptomonnaies aussi bien pour les utilisateurs sophistiqués que les nouveaux», selon le communiqué.

Le groupe Kudelski a participé à l’analyse en profondeur de sa sécurité, sous la direction de Jean-Philippe Aumasson. Tangem a partagé le code source avec la société suisse pour un audit complet du processus de sécurité, toujours selon le communiqué. Le conseiller stratégique de la plateforme est Vijay Sondhi, ancien responsable de l’innovation auprès du groupe Visa.

Source : Le Temps

La Suisse et les ICO

Une nouvelle forme de crowdfunding

La baisse du bitcoin n’empêche pas les start-up de la blockchain de financer leur avenir par l’intermédiaire de l’émission d’actifs numériques échangeables. Il s’agit d’une nouvelle forme de crowdfunding, selon Morgan Stanley.

Les jetons émis sont des participations dans les futurs projets de l’entreprise. L’investisseur participe donc à l’évolution du cours du jeton et en principe aux profits du projet. C’est une nouvelle forme de financement participation (crowdfunding), explique Morgan Stanley.

En Suisse aussi, cette nouvelle forme de financement rencontre un succès évident auprès des investisseurs: 850 millions de dollars ont été levés par ICO en 2017 dans des projets liés à la blockchain, si l’on en croit l’«IFZ FinTech Survey 2018», réalisé par l’Institute of Financial Services (IFZ) à Zoug. Avec un tel montant, la Suisse se profile comme un centre mondial des ICO, avec les Etats-Unis et Singapour.

En Suisse toujours, 129,9 millions de francs ont été investis en capital-risque dans la fintech, soit moins de la moitié du montant alloué en ICO. Mais si l’on tient compte du nombre de phases de financement, le capital-risque compte trois fois plus et demeure donc une importante source de financement, spécialement en dehors de la blockchain.

Comme dans tous les domaines concernant les cryptomonnaies, l’incertitude porte davantage sur la réglementation que sur l’évolution de la technologie. Aux Etats-Unis, les autorités s’apprêtent à distinguer de plus en plus, au sein des cryptomonnaies, entre celles que l’on considère comme des matières premières numériques utilisées pour des paiements et celles qui utilisent des jetons aux caractéristiques semblables à des titres. Les thèmes habituels en finance, ceux de la protection des investisseurs, de la sphère privée, de la transparence, n’ont pas fini de préoccuper cette industrie naissante.

Source : Le Temps

Régulation des ICO par la FINMA

La Finma s’intéresse aux cryptomonnaies et aux ICO, ces levées de fonds en monnaies numériques ou traditionnelles dont la Suisse est devenue l’un des centres mondiaux ces deux dernières années. Après une première communication le 29 septembre 2017, l’Autorité de surveillance des marchés a publié le 16 février un guide pratique des ICO, qu’elle est venue présenter plus en détail mercredi à Genève.

A travers ce guide pratique, la Finma clarifie ses exigences concernant les dossiers d’ICO qui lui sont soumis et les réponses qu’elle fournit. «On a l’impression que la Finma a reçu beaucoup de dossiers plus ou moins aboutis, qui nécessitent un important travail de sa part, estime Olivier Depierre. L’Autorité de surveillance fait comprendre que son rôle n’est pas de conseiller le promoteur d’une ICO sur son modèle d’affaires. Ce dernier doit savoir que les jetons émis lors des ICO sont soumis à des lois existantes.”

Source : Le Temps

Le Lichtenstein se pose en concurrent sur le marché des investissements en cryptomonnaies

Et si les banques privées suisses étaient en train de passer à côté d’un nouveau marché? A l’exception de Falcon Bank, l’écrasante majorité d’entre elles refusent d’accueillir les fortunes issues d’investissements en cryptomonnaies, par exemple lors d’initial coin offerings (ICO), ces levées de fonds souvent effectuées depuis Zoug. Et elles restent nombreuses à déconseiller à leurs clients d’investir dans le bitcoin ou d’autres devises numériques. Cette stratégie revient à se priver d’une nouvelle clientèle, plutôt jeune et certes moins traditionnelle, mais qui souhaite elle aussi bénéficier de services de gestion haut de gamme. Ce nouveau marché attire néanmoins des acteurs, dont deux – au Liechtenstein et en Suisse (lire ci-dessous) – ont tout récemment lancé des services de gestion ciblés sur la blockchain et les cryptomonnaies.

«Les demandes que nous recevons dépassent de loin ce que nous pouvons assurer actuellement», explique au Temps Edi Wögerer, le CEO de Bank Frick. L’établissement basé à Balzers (FL), qui considère la Suisse comme son premier marché, ne fournit pas de conseil sur les cryptomonnaies, mais permet depuis mercredi à ses clients «high net worth» ou professionnels d’acheter et vendre les cinq principales: bitcoin, bitcoin cash, litecoin, ripple ou ether, comme un courtier le ferait pour des actifs traditionnels. La banque utilise les plateformes d’échange spécialisées Bitcoin Suisse et Bitstamp.

Due Diligence & Cryptomonnaies

L’approche de Falcon Bank en matière de cryptomonnaies est un peu différente de celle de Bank Frick. Depuis juillet dernier, l’établissement zurichois offre à ses clients la possibilité de diversifier leurs avoirs en bitcoins et autres actifs numériques. Ayant obtenu l’accord de la Finma pour cette activité, la banque aux 230 employés en Suisse et 14,6 milliards de francs d’avoirs fin 2016 possède un desk dédié aux cryptomonnaies, composé d’une poignée de collaborateurs. En revanche, «nous ne nous impliquons absolument pas dans les ICO, notamment pour des raisons réglementaires, mais sous certaines conditions, nous pouvons accepter des fortunes d’origine crypto», explique Urs Fehr, porte-parole de Falcon Bank.

La banque fait effectuer une due diligence spécifique par un partenaire externe, qui analyse l’historique des fonds sur la blockchain. «Mais nous n’acceptons pas de cryptomonnaies et n’effectuons pas le change vers des monnaies-fiat, c’est aux clients de le faire», poursuit Urs Fehr. Il précise avoir reçu «un nombre sans fin» de demandes des quatre coins du monde depuis le mois de juillet. Et là encore, l’écrasante majorité est refusée, pour des questions de gestion transfrontalières ou parce que l’éventuel client ne correspondait pas aux exigences de la gestion privée. Reste que l’activité «crypto», bien que limitée, est déjà rentable, selon Falcon Bank.

Source : Le Temps