La démocratie directe nous arme face aux «fake news»

La démocratie directe à la mode suisse est le meilleur rempart contre la désinformation et les «fake news». C’est la thèse qu’a défendue le socialiste Alain Berset ce vendredi, à l’Uni Dufour, devant un auditoire comble. Lors d’une conférence intitulée «La démocratie à l’épreuve du fake», le président de la Confédération a vanté les mérites de la culture helvétique du débat et regretté la pression économique actuelle sur la presse, qui affaiblit la qualité de l’information.

Alain Berset rappelle que la désinformation, les rumeurs et les demi-vérités ont toujours existé, mais il constate qu’elles sont véhiculées beaucoup plus facilement avec les nouvelles technologies et les réseaux sociaux. En préambule, le recteur de l’Université de Genève, Yves Flückiger, a en effet cité une étude selon laquelle les «fake news» circulent six fois plus vite que les vraies informations.

«Cette évolution a mis les médias traditionnels sous pression, déplore Alain Berset. Aujourd’hui, n’importe qui peut produire de l’information et la diffuser. Mais nous avons besoin d’une presse forte, diversifiée et indépendante, qui ait une réflexion sur l’éthique et la déontologie.» Toutefois, le conseiller fédéral estime que ce n’est pas avec des lois qu’on pourra contrer la menace que représentent les «fake news» pour la démocratie et pour nos institutions: «Il est dangereux de vouloir fixer administrativement ce qui est vrai ou faux. Il faut plutôt former les citoyens et leur donner des outils pour aiguiser leur sens critique et savoir faire la part des choses.» Pour Alain Berset, notre système politique y contribue grandement, en poussant la culture du débat à fond.

Source : 24 Heures