Comment éviter une affaire Cambridge Analytica en Suisse lors des prochaines élections fédérales? Le préposé fédéral à la protection des données et à la transparence (PFPDT) Adrian Lobsiger s’en préoccupe. A la rentrée, il réunira ses confrères des cantons, leur association faîtière Privatim, des politologues et des experts pour mettre sur pied un programme de prévention contre un possible détournement de données. Il compte émettre des lignes directrices afin que les citoyens soient informés des méthodes de traitement des informations personnelles. Comme il l’a dit lundi à l’occasion de sa conférence de presse bilan, Adrian Lobsiger souhaite que la Suisse ne vive pas ce qui s’est passé lors du vote sur le Brexit et de l’élection présidentielle américaine de 2016.
Le préposé fédéral a déjà publié en octobre 2017 des directives sur l’utilisation d’outils de gestion de campagne en ligne. Celles-ci insistent sur le «consentement explicite» des personnes contactées par les partis politiques ou des groupes d’intérêts utilisant des applications pour donner de l’écho à leurs campagnes politiques et interagir avec ces citoyens. La feuille d’information définit de manière très stricte la notion de «consentement explicite». La personne visée doit s’être enregistrée elle-même sur le site internet des responsables d’une campagne ou d’un parti politique et avoir donné son accord pour que ses données soient utilisées dans ce cadre.
Le fait d’accepter de manière générale les conditions d’utilisation ou un simple abonnement à un profil, à une page ou à une plateforme sur un réseau social ne constitue pas un «consentement explicite». Par ailleurs, l’accord donné doit pouvoir être révoqué en tout temps et des «informations complètes et transparentes» sur l’utilisation des données doivent être fournies. Avec ces revendications, Adrian Lobisger veut consacrer le principe de l’autodétermination des citoyens.
Source : Le Temps