«L’antivirus est mort.» La déclaration de Brian Dye, senior VP de Symantec – fournisseur de l’antivirus Norton – a fait sensation. «Ils ne détectent plus que 45% des attaques», précise ce dernier dans le Wall Street Journal du 4 mai.
Et de fait, les attaques actuelles, aussi créatives qu’audacieuses, relèguent les bons vieux virus au rang de menace préhistorique. Une fameuse marque suisse s’est ainsi fait voler les dessins d’un accessoire de luxe apparu sur le marché asiatique bien avant son lancement européen. En mai dernier, 145 millions d’utilisateurs d’eBay se sont fait pirater leurs données personnelles. Il y a deux semaines, un message contrefait de l’Office fédéral de l’énergie enjoignait les récipiendaires à donner leurs coordonnées bancaires pour un remboursement de trop-perçu.
Le profil des attaquants a complètement changé. Au début des années 2000 dominait encore le hacker, prince solitaire auréolé de son ingéniosité déployée à «cracker» proprement les systèmes les mieux protégés. Pour le plaisir. Le «script kiddie», également en quête d’exploits mais moins doué, se munit de programmes dénichés sur Internet, scanne le Web et pénètre là où il peut, en saccageant données et pages d’accueil. Ces attaques sont en général bien repérées par les antivirus. Et leurs auteurs sont régulièrement appréhendés par la justice.