Dans le cadre de l’initiative Digital Switzerland, nous avons pris le pari de permettre la création de sociétés anonymes en moins de 48 heures, faisant passer la Suisse dans le top 10.
Un groupe s’est rapidement constitué autour du projet, comprenant notamment IBM, Swisscom, le Registre du commerce de Zoug, ainsi que plusieurs avocats et notaires. En analysant la situation actuelle, nous avons réalisé que la lenteur helvétique n’est pas due à une trop grande complexité procédurale, mais plutôt au fait que les différentes parties impliquées dans le processus sont organisées en séquence; un acteur (avocat, entrepreneur, notaire, banque, registre) doit attendre que le précédent ait terminé son travail avant de commencer le sien. Pour cette raison, nous avons mis en place la technologie Proxeus afin de paramétrer un smart contract permettant de mieux coordonner le travail entre les parties.
Dans cette nouvelle configuration, l’entrepreneur est invité à saisir les informations nécessaires à l’inscription au registre dans un workflow guidé, à la suite duquel tous les documents sont produits – de façon numérique, mais aussi en format imprimable, le cadre légal actuel ne permettant pas de passer outre la signature manuscrite et la notarisation sur papier. C’est un changement total de perspective: dans un système fondé sur la blockchain, c’est l’entrepreneur qui enregistre sa propre société – les autres parties viennent simplement valider l’inscription, confirmant que les conditions nécessaires sont remplies (le capital a été payé, les actes authentiques ont été créés, le nom de la société est disponible, son but est formulé de façon adéquate, etc.).
Lundi soir à Zurich, le système a été mis à l’épreuve lors de l’événement annuel de Digital Switzerland, avec pour objectif de créer une vraie société anonyme. Résultat: l’ensemble des étapes, de la saisie des données à la validation de l’inscription par le Registre du commerce de Zoug, s’est déroulé en 1h37, constituant non seulement une première mondiale, mais aussi la preuve qu’au-delà du bitcoin et des cryptomonnaies, la blockchain apporte une vraie valeur ajoutée pour simplifier des processus inutilement complexes à tous les niveaux.
Source : Le Temps