Un radar pour surveiller la croissance des startups suisses

Monitorer l’ensemble des startups suisses, mesurer leur réussite, analyser leurs levées de fonds, appréhender leur survie, comparer avec les écosystèmes étrangers: voici la tâche à laquelle le portail Startup Ticker et le professeur de l’UNIL Michael Rockinger se sont attelés avec le Swiss Startup Radar.

«La collecte de données sur les startups est extrêmement utile: ce type d’études donne des éclairages uniques et fiables sur l’écosystème des startups émergentes, offrant des informations détaillées et des mises à jour régulières sur leurs caractéristiques de base, toujours avec une méthodologie apte à mener des comparaisons», insistait en 2016 Andrus Ansip, vice-président de la Commission européenne pour le marché unique digital.

Le Swiss Startup Radar, fort de 200 pages et décliné en trois langues (allemand, français et anglais), peut être téléchargé dès maintenant sur Startupticker.ch et être commandé à l’adresse news@startupticker.ch.

Source : Bilan

Crypto : le leadership de la Suisse en péril

Emblématiques du boom des cryptomonnaies, les levées de fonds en jetons (tokens), soit les ICO (Initial Coins Offering), connaissent un essor spectaculaire. La Suisse était jusqu’à peu à l’avant-garde de ce phénomène après avoir hébergé 4 des 10 plus importants ICO jamais réalisés. Cependant, sur les cinq premiers mois de 2018, la Confédération a été reléguée au sixième rang mondial.

Différentes nations ont réalisé des percées fulgurantes, comme le montre une étude signée PwC. En 2017, la Suisse se hissait à la deuxième place derrière les Etats-Unis et devant Singapour. Le pays jouissait encore d’un statut de Mecque des cryptomonnaies obtenu notamment lorsque Vitalik Buterin a choisi Zoug pour créer sa Fondation Ethereum, en 2015.

Mais depuis, d’autres places ont avancé leurs pions. Lors d’un ICO effectué ce début d’année, Antoine Verdon a levé 25 millions de dollars avec son partenaire Patrick Allemann pour leur startup Proxeus. Le Vaudois d’origine témoigne: «Malgré l’expérience dont disposent les acteurs locaux, nous avons choisi le Liechtenstein au moment de préparer notre ICO à la suite d’échanges très positifs avec le régulateur local.»

48 ICO ont levé un volume de 507 millions de dollars

A l’origine du think tank 2B4CH, Yves Bennaïm se montre sévère: «Zoug s’est autoproclamé «Crypto Valley». C’est du bluff car la Suisse n’a jamais été à l’avant-garde. Ce sont des avantages en matière de discrétion, de taxation et de facilité administrative qui ont joué. Mais en matière d’ouverture à la cryptoindustrie, d’autres places sont bien plus intéressantes.»

Le bond de compétitivité se fait immédiatement sentir car dans un secteur immatériel comme la crypto, déplacer un siège ne pose plus aucune difficulté. «Plusieurs équipes basées à Zoug ont déjà déménagé. Les programmes créés par des pays comme Singapour sont très attractifs», confirme Antoine Verdon. Fondateur du négociant en bitcoin SBEX (devenue bity), Alexis Roussel nuance toutefois: «Une cinquantaine d’entreprises sans compte bancaire mais avec un capital en cryptomonnaies ont été créées ces six derniers mois. Peu de pays en font autant. Le nombre de nouveaux emplois progresse toujours.»

Toujours est-il qu’en 2018 en Grande-Bretagne, 48 ICO ont levé un volume de 507 millions de dollars. Londres devance ainsi la Suisse qui affiche seulement 28 ICO totalisant 456 millions de dollars. La rivalité historique entre les deux places financières s’étend maintenant à l’univers de la crypto. Les auteurs de l’étude PwC parlent d’une pression énorme s’exerçant sur les lieux en compétition. Les milliards de dollars levés par EOS et Telegram, respectivement aux îles Caïmans et aux îles Vierges britanniques, ont ainsi propulsé ces lieux en tête du classement mondial. Parallèlement, les Etats baltes ainsi qu’Israël et Hongkong attirent de gros volumes.

«Ces sites ont réagi très rapidement aux nouvelles opportunités. Les petits pays peuvent en général se montrer plus agiles», observe Daniel Diemers, de PwC. Autre coauteur de l’étude, Günther Dobrauz prolonge: «La plupart de ces pays ont copié des facteurs de succès helvétiques. Ce qu’ils apportent de plus, c’est un soutien fort et cohérent de la part de leur gouvernement au complet.» C’est ainsi que Malte a très vite acquis un statut en vue. «L’archipel a agi en prenant position, alors que Berne continue à discuter sans s’engager. C’est sur cette différence que les entrepreneurs et les investisseurs sélectionnent un site», ajoute un observateur.

Imiter Singapour ou Dubaï?

La montée en puissance de l’Estonie, de la Lituanie et d’Israël montre qu’il n’est pas indispensable d’être une place financière. «Nous vivons les débuts d’une industrie qui va bouleverser l’économie, comme internet l’a fait à la fin des années 1990. Les pays qui marquent des points disent ceci: on ne sait pas encore à quoi l’avenir va ressembler mais nous nous engageons à soutenir les entrepreneurs de la crypto et garantissons que nous ne ferons pas machine arrière», analyse Yves Bennaïm.

En Suisse, en revanche, l’incertitude reste totale. «Essayez de parler de cryptomonnaies avec un banquier genevois. C’est comme si, à la fin du siècle dernier, vous évoquiez le potentiel du courrier électronique avec un postier et que celui-ci concentre son attention sur le format futur des enveloppes», déplore le même observateur.

Antoine Verdon détaille: «La Suisse a réussi à créer un cadre de régulation relativement clair, mais il y a encore des problèmes à résoudre. Les banques ont besoin de lignes directrices pour savoir à quelles conditions elles peuvent accepter les fonds issus des ICO.» Il est indéniable que le profil des cracks de la crypto surprend le monde de la finance. Ce sont des «adolescents ukrainiens», des «Chinois basés à Malte» ou encore de «vieux punks alternatifs libertariens californiens».

«Concernant les talents, on pourrait prendre exemple sur Singapour qui offre une grande liberté, ajoute Antoine Verdon. Ici, nous venons de recruter une programmeuse chinoise spécialisée dans les «smart contracts», qui a effectué son travail de doctorat à l’EPFZ. Nous avons dû nous battre pendant des mois afin d’obtenir une place dans les quotas.» Yves Bennaïm évoque une piste pour faire évoluer le cadre législatif: «Des cantons comme Zoug, Neuchâtel, le Tessin et Genève pourraient former une alliance capable de faire comprendre les priorités aux autorités nationales.» Quant à Antoine Verdon, il préconise d’«imiter Dubaï et de lancer un programme d’adoption des technologies blockchain au niveau gouvernemental.»

Source : Bilan

La Suisse progresse dans l’intégration des drones

La société de contrôle aérien Skyguide a présenté mardi le “Swiss U-Space”. Il s’agit du premier système de gestion du trafic de drones en Europe entièrement numérisé, couvrant tout le territoire suisse.

Ce protoype appliqué pour la première fois à grande échelle répond à un besoin capital dû à l’engouement pour le marché du drone. Le système a subi un premier test concluant à Genève en septembre 2017.

Chaque drone enregistré et connecté au U-Space recevra des informations en temps réel sur l’espace aérien et l’état du trafic. L’appareil enverra à son tour des données sur sa position et sa trajectoire, qui seront publiées sur un tableau de bord.

Source : RTS Info

La Suisse veut montrer son avance dans le domaine des drones

Parole de start-uper, la journée de mardi consacrée aux drones sur le campus de l’EPFZ à Hönggerberg (ZH) était une «démonstration de force face au monde». Car la Suisse «joue un rôle de pionnier dans ce domaine», a assuré Doris Leuthard. La conseillère fédérale inaugurait ce premier congrès Drone Innovators Network, qui a rassemblé académiciens, industrie, start-up et régulateurs et a mis en scène plusieurs exemples du savoir-faire helvétique dans le domaine de ces robots aériens.

A l’origine de ce congrès se trouve le Forum économique mondial (WEF). Ce dernier considère les drones comme un élément essentiel de la révolution industrielle 4.0 et a voulu mettre en place un réseau (le Drone Innovators Network) où les autorités peuvent collaborer afin d’accélérer l’utilisation «responsable» des drones. Jugeant la Suisse comme étant le lieu évident pour lancer cette initiative, le WEF a sollicité le DETEC. Ce dernier, qui a encouragé le développement de la «Drone Valley» en Suisse – sécurité, agriculture, transport médical ou humanitaire: le pays compte plus de 80 sociétés, dont une grande partie dans la région lémanique, et emploie 2500 personnes –, n’a pas hésité. «Pour la Suisse, c’est un honneur de tenir ce congrès», a déclaré Doris Leuthard. Dans son discours, elle a également souligné l’importance de ne pas aller trop vite dans la réglementation pour éviter de freiner l’innovation.

Source : Le Temps