Nous sommes soucieux de notre vie privée, et pourtant nous utilisons Facebook – François Charlet

Le texte suivant est extrait du blog de François Charlet :

“Le fait est que, malgré le scandale actuel concernant Facebook et Cambridge Analytica, aucun d’entre nous ne va supprimer son compte Facebook ou, au moins, prendre des mesures ou résolutions pour mieux protéger sa vie privée et ses données. (Voici d’ailleurs quelques outils que vous devriez utiliser lorsque vous surfez sur le web.) Cette absence de réaction s’appelle le paradoxe de la vie privée.

Il ressort ainsi que, même si notre vie privée et nos données nous tiennent à cœur, nous sommes ravis d’avoir des cartes de fidélité (qui permettent certes d’avoir des réductions ou autres avantages, mais surtout donnent la possibilité de suivre nos comportements d’achat). Un sondage effectué en 2015 a d’ailleurs montré que 33% à 51% des personnes interrogées ne seraient pas d’accord avec le contrat suivant.

La confusion viendrait d’abord du fait que l’inquiétude relative à la vie privée est un sentiment abstrait qu’on a du mal à exprimer et à caractériser. “Par conséquent, il est difficile de donner une valeur absolue à la vie privée ni [sic] à évaluer en termes réels les préjudices potentiels qui pourraient être infligés si cette vie privée est violée.”

Ainsi, bien que les citoyens sont généralement soucieux de leur vie privée (même ceux qui déclarent n’avoir rien à cacher), “ils n’ont souvent pas l’expertise ou les connaissances nécessaires pour contrôler leur vie privée ou les conséquences potentielles d’une violation de cette vie privée”. Et je ne les en blâme pas : lire des conditions générales d’utilisation ou des politiques de confidentialité, les comprendre, étudier le fonctionnement des outils de collecte de données et s’intéresser aux méthodes de traitement des données et de profilage demandent du temps et beaucoup d’investissement que n’a pas le consommateur ou utilisateur moyen. Ce d’autant que les différences entre les conditions générales et la réalité peuvent être flagrantes ou subtiles, tout en étant une question de sémantique.

Du coup, nous prenons un risque. “Prendre des mesures pour protéger la vie privée dépend en grande partie du calcul que font les gens, même inconsciemment, des risques par rapport aux avantages. Le problème avec cette équation, c’est que les gens sont particulièrement mauvais pour évaluer les risques, surtout lorsqu’il s’agit de la protection de la vie privée.” Nous faisons ainsi une analyse du risque sur la base de notre instinct et de notre intuition, lesquels sont sujets à nos sentiments. Cela conduit à un raisonnement biaisé, quand bien même les raisons du biais sont expliquées (ce que je fais céans depuis des années). La menace potentielle est ainsi sous-estimée, de même que ses impacts potentiels.”

Vous pouvez lire le texte complet sur le blog de François Charlet

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