L’internet mondial se joue au fond des océans

Le monde communique grâce aux océans depuis la deuxième moitié du XIXe siècle. A l’époque, il n’était question que de télégrammes. Aujourd’hui, plus de 300 câbles en fibre optique, du diamètre d’un tuyau d’arrosage, transportent une quantité phénoménale d’informations à une vitesse proche de celle de la lumière.

L’installation de ces câbles a longtemps été la seule affaire des entreprises de télécommunications. Mais comme dans tant d’autres secteurs, les géants de la Silicon Valley ont fait une entrée remarquée dans le jeu. Début avril, Google a par exemple annoncé la construction du câble JGA reliant le Japon à l’Australie en passant par l’île de Guam, soit 9500 kilomètres de long. JGA, d’une capacité de 36 térabits par secondes, sera fonctionnel à la fin de 2019.

Google dit avoir investi 30 milliards de dollars dans ses infrastructures ces trois dernières années et prévoit également la mise en place d’une liaison entre le Chili et Los Angeles (Curie, en hommage à la scientifique Marie Curie) et entre les Etats-Unis et le Danemark (Havfrue, «sirène» en danois). Le leader des moteurs de recherche, qui a fait ses premiers pas dans le secteur en 2008, détient désormais tout ou partie de 11 câbles sur la planète.

«Ces entreprises continuent d’utiliser les câbles des télécoms en plus de ceux dans lesquels elles investissent», explique au TempsAlan Mauldin, directeur de la recherche chez TeleGeography, un cabinet d’études spécialisé dans les télécommunications. «Mais compte tenu de l’ampleur de la demande, elles préfèrent investir plus dans leurs propres projets. Elles veulent contrôler là où arrivent les câbles [près de leur data center, ndlr], avoir accès à de la capacité à un meilleur prix ainsi qu’à l’échelle de capacités dont elles ont besoin pour leur croissance», ajoute le chercheur.

Source : Le Temps

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