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Dans un contexte économique caractérisé par de successives révolutions digitales, la résilience d’entreprise apparaît comme un enjeu contemporain incontournable au monde des affaires. L’inter-connectivité des services, la complexité croissante des systèmes d’information et de communication, ainsi que la vélocité des changements au sein des nouvelles technologies n’apportent pas uniquement des opportunités, mais également de nouvelles menaces pesant sur la continuité des affaires (business continuity). C’est dans cet environnement volatile, incertain, complexe et ambigu que les entreprises doivent garantir la continuité de leurs affaires et le bon déroulement de leurs activités. D’une magnitude et d’une envergure dépassant souvent le cadre en silot et fermé de l’entreprise, les incidents affectant la continuité des affaires nuisent par leurs coûts démesurés et génèrent des perturbations sans commune mesure sur les activités de l’entreprise. La crise de réputation actuelle vécue par Volkswagen et les mesures prisent par le groupe afin de restaurer son image dans le but de maintenir la prospérité des affaires, ou encore la capacité des banques privées à maintenir leur chiffre d’affaire malgré le franc fort et la fin du secret bancaire ne sont que deux exemples parmi d’autres. C’est sur cette toile de fond que Laurent Tschopp – coordinateur de crise du Groupe Pictet –, Patrick Niggli – directeur chez SwissResilience – et Sylvain Bremond – business development manager chez Safe Host – ont présenté les enjeux et leurs solutions visant à maximiser la résilience des entreprises.
La résilience d’entreprise est présentée comme la capacité d’une organisation à se structurer de façon à supporter et résister aux crises et/ou aux chocs qui portent une dimension menaçante à la continuité des affaires. La résilience permettrait alors d’anticiper, de répondre, de s’adapter, mais surtout de survivre et de prospérer dans un contexte présentant des menaces susceptibles d’entraver la bonne continuité des affaires. Concrètement parlant, comment devenir résilient ? Laurent Tschopp propose d’allier deux piliers organisationnels: gouvernance et leadership. Une gouvernance efficace doit favoriser la création d’un environnement de travail se présentant comme un terreau favorable à la diminution des risques et au fleurissement des opportunités. Au travers d’une gouvernance efficace, l’innovation, l’agilité et la flexibilité prennent une place prépondérante, assurant que les collaborateurs appropriés soient capables de prendre les bonnes décisions à leur échelon. Un leadership favorisant la résilience est également une composante essentielle à la construction d’une culture d’entreprise visant la prospérité et la continuité des affaires, et se doit d’intégrer les principes de la résilience dans son processus décisionnel. Un leadership encourageant la résilience incite le personnel – à tous les échelons – à assumer ses responsabilités au travers d’une culture de confiance. La transparence à tous les niveaux est alors encouragée afin qu’un partage d’information proactif soit bénéfique aux prises de décisions. « Adopter des techniques visant à maximiser la résilience d’entreprise est avant tout une attitude, une culture à établir », insiste Laurent Tschopp. « Afin de répondre aux préoccupations stratégiques de la continuité des affaires, un leadership efficace est essentiel. Il va de soi que toutes les parties prenantes du business – en partant des partenaires, en passant par les sous-traitants, les fournisseurs et les autres parties intéressées – doivent intégrer les principes de la résilience », ajoute Patrick Niggli. Ce dernier insiste sur le fait que l’instauration de la résilience au sein d’une organisation est un processus continu passant par la compréhension de la situation et des menaces, l’instauration d’une direction stratégique à suivre en accord avec cette compréhension préalable, l’intégration cohérente de cette stratégie dans les buts de l’entreprise, le développement des capacités adaptatives afin de renforcer l’entreprise, ainsi que la validation et l’amélioration des processus. Mis à part ces deux piliers – la gouvernance et le leadership – visant à promouvoir la résilience d’entreprise, diverses stratégies résilientes sont à adopter. L’une d’elles – la diversification – consiste à étaler et différer autant se faire que peut l’activité de l’entreprise et son savoir-faire au sein des domaines avoisinant ses compétences. La stratégie de redondance ou de réplication de l’une de ses prestations de service est également une solution résiliente puisqu’elle permet à l’entreprise de continuer à opérer malgré le disfonctionnement de l’une de ses composantes. Un autre exemple est celui de la sous-traitance en ultime recours, où l’organisation affectée par l’incapacité d’assurer la continuité de ses affaires délègue ses services à une entreprise tierce possédant un savoir-faire à la hauteur des prestations exigées.
Développer une culture résiliente et adopter des stratégies visant à optimiser la continuité des affaires en cas de menaces apportent une réponse prévisible et pertinente aux crises, permet le maintien des activités vitales de l’entreprise, contribue à la réputation de l’entreprise et donc la confiance que les clients apportent à cette dernière, met l’entreprise en position d’avantage compétitif lorsque ses concurrents ne sont pas aptes à fournir leurs prestations pour cause de dysfonctionnements, et permet également de réduire les coûts liés aux perturbations apportées par divers incidents. La résilience se présente alors comme une prérogative essentielle à la gestion de crises liées aux interruptions et perturbations de leur système de prestations, et de s’adapter ainsi aux changements d’un environnement de plus en plus lié et interconnecté. Une entreprise résiliente se présente alors comme étant plus adaptive, concurrentielle, agile et robuste que les entreprises moins résilientes.
Dimitri Percia David
24.11.2015