http://www.bilan.ch/myret-zaki/redaction-bilan/leurope-des-lobbies-nattend-pas-la-suisse
Il est des sujets dont la méconnaissance est inversement proportionnelle à leur importance. Il en va ainsi de celui des lobbies. Sait-on que l’industrie financière est le plus gros lobby à Bruxelles, avec 1700 lobbyistes, passant par 700 acteurs financiers, et qu’elle dépense au moins 123 millions d’euros par an pour infléchir le cours des réglementations européennes?
Qu’elle a sept fois plus de lobbyistes que les syndicats et les ONG réunis, dont le budget annuel atteint 4 millions à peine? Ces chiffres viennent d’une étude d’avril 2014, la première du genre, réalisée par Corporate Europe Observatory, la Chambre de commerce et la fédération des syndicats autrichiennes.
Une tendance similaire à celle observée aux Etats-Unis, où le lobbying financier auprès du Congrès dépasse désormais celui de la défense. Après 2008, les banques, fonds de placement, hedge funds, compagnies d’assurances ont intensifié leur activisme pour une raison évidente: contrer le tour de vis réglementaire postcrise, qui, en Europe, a voulu prendre la forme d’une taxe sur les transactions financières, de règles bancaires renforcées, d’une surveillance accrue des instruments dérivés, d’un durcissement des notations de crédit et des règles comptables…