https://www.letemps.ch/opinions/2016/09/29/contreingerence-economique-lent-reveil-suisse
Alexis Pfefferlé, spécialiste du renseignement économique, pense que l’année 2016 marquera un tournant positif dans la sécurité numérique des entreprises, mais que des efforts importants restent à faire.
Depuis lors, la France possède notamment un Haut responsable à l’intelligence économique, rattaché au Cabinet du Premier ministre et développe une stratégie globale qui inclut les entreprises, les chambres de commerces et le gouvernement.
Ce modèle contraste certes avec l’économie privée indépendante et libérale chérie par une majorité des Suisses mais force est de constater qu’il a permis à la France de garder la main sur de nombreuses entreprises stratégiques et de développer agressivement ses marchés étrangers pour ses grands groupes industriels.
Le tissu économique suisse, de composition fort différente du français, puisqu’il comprend quelque 90% de PME/PMI, n’en reste pas moins fondé sur une économie d’exportation qui fait face à une compétition très rude dans laquelle beaucoup de nos entreprises sont les cibles de la convoitise de grands groupes ou d’Etats étrangers en raison de la qualité de leur production et de leur innovation.
Ainsi, il serait souhaitable que soit rapidement entamée une réflexion sur une stratégie nationale qui devrait inclure a minima la coordination publique – privé de la défense des intérêts économiques de la Suisse, la mise sur pied d’un programme de prévention national avec des publications et des intervenants, d’un soutien à l’exportation efficace et accessible aux PME; et, enfin, la création d’une filière académique digne de ce nom en intelligence économique.